Ajax, 1185-1222 (French) (final part 1)
Glenn Maur / AJAX / FINAL part 1
- Created on 2018-04-26 03:10:39
- Modified on 2018-05-03 20:32:55
- Translated by M. Artaud
- Aligned by Glenn Maur
Ἑλληνική Transliterate
français
Χορός
Τίς ἄρα νέατος ἐς πότε λήξει πολυπλάγκτων ἐτέων ἀριθμός ,
τὰν ἄπαυστον αἰὲν ἐμοὶ δορυσσοήτων
μόχθων ἄταν ἐπάγων
ἄν τὰν εὐρώδεα Τρωΐαν ,
δύστανον ὄνειδος Ἑλλάνων;
Ὄφελε πρότερον αἰθέρα δῦναι μέγαν ἢ τὸν πολύκοινον Ἅιδαν
κεῖνος ἁνήρ , ὃς στυγερῶν ἔδειξεν ὅπλων
Ἕλλασιν κοινὸν Ἄρη .
Ἰὼ πόνοι πρόγονοι πόνων ·
κεῖνος γὰρ ἔπερσεν ἀνθρώπους .
Ἐκεῖνος οὔτε στεφάνων
οὔτε βαθεῖαν κυλίκων
νεῖμεν ἐμοὶ τέρψιν ὁμιλεῖν ,
οὔτε γλυκὺν αὐλῶν ὄτοβον ,
δύσμορος , οὔτ᾽ ἐννυχίαν
τέρψιν ἰαύειν .
Ἐρώτων δ᾽ ἐρώτων ἀπέπαυσεν , ὤμοι .
Κεῖμαι δ᾽ , ἀμέριμνος οὕτως ,
ἀεὶ πυκιναῖς δρόσοις
τεγγόμενος κόμας ,
λυγρᾶς μνήματα Τροίας .
Καὶ πρὶν μὲν αἰὲν νυχίου
δείματος ἦν μοι προβολὰ
καὶ βελέων θούριος Αἴας ·
νῦν δ᾽ οὗτος ἀνεῖται στυγερῷ
δαίμονι · τίς μοι , τίς ἔτ᾽ οὖν
τέρψις ἐπέσται;
Γενοίμαν ἵν᾽ ὑλᾶεν ἔπεστι πόντου
πρόβλημ᾽ ἁλίκλυστον , ἄκραν
ὑπὸ πλάκα Σουνίου ,
τὰς ἱερὰς ὅπως
προσείποιμεν Ἀθάνας .
Τίς ἄρα νέατος ἐς πότε λήξει πολυπλάγκτων ἐτέων ἀριθμός ,
τὰν ἄπαυστον αἰὲν ἐμοὶ δορυσσοήτων
μόχθων ἄταν ἐπάγων
ἄν τὰν εὐρώδεα Τρωΐαν ,
δύστανον ὄνειδος Ἑλλάνων;
Ὄφελε πρότερον αἰθέρα δῦναι μέγαν ἢ τὸν πολύκοινον Ἅιδαν
κεῖνος ἁνήρ , ὃς στυγερῶν ἔδειξεν ὅπλων
Ἕλλασιν κοινὸν Ἄρη .
Ἰὼ πόνοι πρόγονοι πόνων ·
κεῖνος γὰρ ἔπερσεν ἀνθρώπους .
Ἐκεῖνος οὔτε στεφάνων
οὔτε βαθεῖαν κυλίκων
νεῖμεν ἐμοὶ τέρψιν ὁμιλεῖν ,
οὔτε γλυκὺν αὐλῶν ὄτοβον ,
δύσμορος , οὔτ᾽ ἐννυχίαν
τέρψιν ἰαύειν .
Ἐρώτων δ᾽ ἐρώτων ἀπέπαυσεν , ὤμοι .
Κεῖμαι δ᾽ , ἀμέριμνος οὕτως ,
ἀεὶ πυκιναῖς δρόσοις
τεγγόμενος κόμας ,
λυγρᾶς μνήματα Τροίας .
Καὶ πρὶν μὲν αἰὲν νυχίου
δείματος ἦν μοι προβολὰ
καὶ βελέων θούριος Αἴας ·
νῦν δ᾽ οὗτος ἀνεῖται στυγερῷ
δαίμονι · τίς μοι , τίς ἔτ᾽ οὖν
τέρψις ἐπέσται;
Γενοίμαν ἵν᾽ ὑλᾶεν ἔπεστι πόντου
πρόβλημ᾽ ἁλίκλυστον , ἄκραν
ὑπὸ πλάκα Σουνίου ,
τὰς ἱερὰς ὅπως
προσείποιμεν Ἀθάνας .
LE
CHOEUR
Quelle sera donc la dernière de ces années malheureuses , et quand le temps cessera-t-il de ramener pour nous les souffrances toujours renaissantes des fatigues de la guerre , devant cette Troie superbe , ruine et opprobre des Grecs ?
Ah ! que n ' a-t-il disparu dans les airs ou dans la demeure commune de Pluton , celui qui enseigna aux Grecs l ' usage funeste alarmes et les guerres mortelles ! O travaux sans cesse renaissants ! celui-là fut le fléau des hommes .
Celui-là m ' a ravi la joie des couronnes et des coupes profondes , les doux accents de la flûte , hélas ! et les plaisirs nocturnes des amours . Il m ' a privé des amours , oui , des amours ; hélas ! étendu sur ce rivage , dans mon abandon , je laisse mes cheveux s ' abreuver des rosées fréquentes , triste souvenir de Troie !
Autrefois , contre les craintes de la nuit et contre les traits ennemis , le vaillant Ajax était mon rempart ; mais maintenant il est la proie d ' une divinité odieuse . Quel plaisir me reste-t-il désormais ? Que ne suis-je à l ' ombre des bois qui couronnent le promontoire de Sunium et ses vagues retentissantes , pour saluer les murs sacrés d ' Athènes !
Quelle sera donc la dernière de ces années malheureuses , et quand le temps cessera-t-il de ramener pour nous les souffrances toujours renaissantes des fatigues de la guerre , devant cette Troie superbe , ruine et opprobre des Grecs ?
Ah ! que n ' a-t-il disparu dans les airs ou dans la demeure commune de Pluton , celui qui enseigna aux Grecs l ' usage funeste alarmes et les guerres mortelles ! O travaux sans cesse renaissants ! celui-là fut le fléau des hommes .
Celui-là m ' a ravi la joie des couronnes et des coupes profondes , les doux accents de la flûte , hélas ! et les plaisirs nocturnes des amours . Il m ' a privé des amours , oui , des amours ; hélas ! étendu sur ce rivage , dans mon abandon , je laisse mes cheveux s ' abreuver des rosées fréquentes , triste souvenir de Troie !
Autrefois , contre les craintes de la nuit et contre les traits ennemis , le vaillant Ajax était mon rempart ; mais maintenant il est la proie d ' une divinité odieuse . Quel plaisir me reste-t-il désormais ? Que ne suis-je à l ' ombre des bois qui couronnent le promontoire de Sunium et ses vagues retentissantes , pour saluer les murs sacrés d ' Athènes !